dimanche 16 mai 2010

Azoo quoi ?

Lorsque débute les examens pour déterminer si il y a un réel problème de fertilité dans un couple, il faut se préparer à tout. Evidemment internet et moi entretenons toujours cette fabuleuse relation même après l’échec cuisant des « signes de grossesse ». J’ai ainsi appris que dans 30% des cas l’infertilité serait masculine, 40% féminine, 15% des deux et le reste serait donc de cause inexpliquée.

Je pense qu’il est nécessaire de pouvoir donner une raison au fait qu’on ne puisse pas concevoir, rester dans le flou, le brouillard cela doit être bien plus difficile à surmonter. Malheureusement on peut se retrouver dans les fatidiques 15%. L’autre souci rencontré est la difficulté pour un homme de se remettre en question. Pour la plupart virilité = fertilité et beaucoup n’envisageraient pas de faire des examens car mettre en cause leurs attributs est impossible.

Ce n’est pas le cas de mon homme. Il est donc allé vaillamment s’enfermer un matin dans une pièce du laboratoire d’analyses du coin avec son petit bocal et des vieux magazines très usés datant d’avant sa naissance... Rien de bien agréable je peux le croire.

Verdict dans la boite aux lettres quelques jours plus tard : présence de 0 spermatozoïde dans le prélèvement et entre autre FSH élevé. Le médecin nous a conseillé de ne pas s’inquiéter, le stress  et certains facteurs psychologiques ayant pu avoir pour effet ce résultat.

Rendez vous est donc prit pour un autre spermogramme quelques semaines plus tard. Evidemment 0 spermatozoïde. Notre médecin nous explique donc qu’il s’agit d’azoospermie qui peut avoir plusieurs causes et il nous oriente vers un endocrinologue qui fera faire une série d’examens.
Il faut garder espoir, c’est ce que l’on se dit depuis le début…


Aujourd’hui, 5 mois se sont écoulés.

- L’analyse d’urine suivant le spermogramme prouve qu’il n’y a pas d’éjaculation rétrograde : le fait que le sperme redescende dans la vessie au lieu de passer par méat urétral.
- Le bilan hormonal n’a montré aucune piste que l’endocrinologue aurait pu suivre pour fournir un traitement.
- Aucune anomalie  de l’hypophyse  n’a été décelée lors de l’IRM.
- L’échographie n’a pas mis en évidence de canal bouché ni de présence de spermatozoïde dans les testicules.
- Le premier caryotype était normal concernant les chromosomes.
- La dernière prise de sang a montré un taux de prolactine très élevé.
- Un deuxième caryotype a été demandé avec comparaison de celui du frérot, puisque lui aussi a des soucis. Nous attendons le résultat.

A ce stade que penser ?
Chaque mois on espère tout de même, un miracle, parait que ca existe. Mais il n’arrive pas. Nous ne connaissons pas la cause de cette azoospermie et ne savons pas si un jour elle pourrait disparaitre car cela existe aussi. Nous le souhaitons, le plus rapidement possible mais l’endocrinologue nous a parlé des deux « vraies solutions » qu’il nous reste :
-          L’adoption
-          L’IAD : insémination artificielle par don de sperme

Nous choisirons l'adoption en dernier recours si nous en aurons encore le courage. 

Mon homme est totalement d’accord pour l’IAD. Moi, j’ai longtemps bloqué, considérant qu’il ne serait pas son enfant alors qu’il lui ressemblera probablement plus qu’un enfant naturel. Lui qui en voulait un depuis bien plus longtemps que moi, lui qui fait rire tous les enfants qu’on croise, lui qui encaisse bien plus que moi.
Je sais qu’une IAD c’est la rencontre de deux gamètes et que le plus important c’est l’amour que l’on transmettra pendant 9 mois de grossesse qui en fera notre enfant. Mais le chemin qui nous attend me fait peur car il est encore très long, avec de nombreuses épreuves et peut être un échec au bout.



                

jeudi 13 mai 2010

Les faux espoirs


Quand on veut un mini nous il faut évidemment se mettre aux travaux pratiques.

Bon on était partis sur le principe que déjà fallait que madame ai un cycle normal (pas le vélo hein, le truc menstruel), parce qu’après une grande perte de poids e n’est pas très précis et quand t’as pris la pilule un certain temps tu ne sais pas comment il est une fois que tu as arrêté de le bombarder d’hormones !

Au bout des  3-4 premiers mois : « Ah mon cycle était de 28 jours le mois dernier et là 29, je crois qu’il  devient régulier cool cool cool ».

Puis tu commences à regarder un peu les sites sur la grossesse, le délai avant de tomber enceinte, le nombre de « cycles ». Ah oui faut apprendre à parler « cycles ». Sur les forums tout le monde parle en « cycles ». Ex : « avec mon chéri on est à 6 cycles d’essai bébé » (bien souvent avec beaucoup plus de fautes d’orthographe ceci dit).

 Ensuite, les signes de grossesse…  Les fameux signes (pas ceux dans les champs qu’on dit que c’est les OVNI qui les ont faits).  En furetant, tu apprends qu’il y en a plein de différents, autant qu’il y a de femmes… Pis quand la date présumée (ton corps n’est pas une science exacte, non non) de tes ragnagnas est passée tu te trouves des signes : nausées, seins qui vont exposer, fatigue, j’en passe des moins ragoutants ;  alors tu achètes un test. Sauf que c’est négatif et hop elles arrivent.

Tu vas même jusqu’à les acheter par 10 tes tests sur internet et à calculer ton « ovulation », tu fais un tableau Excel et tu complètes le tout par des tests d’ovulation.  Les signes changent selon les mois en plus, mais il faut vite prendre du recul et se demander si ce n’est pas ce que tu as lu partout qui combiné à ton envie qui augmente les a provoqué tous ces signes qui commencent à te rendre cinglée.  En plus, ma sœur pour ses 6 grossesses elle n’a eu AUCUN signe, non AUCUN…  J’aurais du commencer par là… Autant discuter avec des professionnelles.

Forcément quelques mois passent et tu oscilles de moments où tu y crois à fond à ceux où tu veux laisser tomber.

Tu te dis qu’il faut être patiente, qu’il faut ne pas y penser pour que cela arrive. Mais comment ne pas y penser ??? Sérieusement… C’est comme quand tu choisis une couleur pour la voiture que tu commandes, tu penses qu’il y en a pas beaucoup en circulation et d’ici qu’elle t’est livrée tu en vois plein, tu vois que ca ! Alors oui tu en vois partout des femmes enceintes et des bébés. En plus y en a dans la famille :

Je n’en ai pas encore parlé mais ce sera surement dans pas mal de sujets donc autant faire l’arbre généalogique tout de suite, on en sera débarrassé. L’homme est l’ainé de 4 enfants. Il a 2 sœurs et 1 frère. Loulou -> Sœurette 1 -> Frérot -> Sœurette 2. A l’époque où on s’est mis aux essais bébé, la petite dernière était enceinte de son premier enfant, mariée en juillet, enceinte en décembre, la chance quoi. Et la femme du Frérot avait enfin réussi à l’être deux mois plus tard grâce à une FIV et après 2 ans d’essais et de traitements infructueux.  Fin de l’aparté. On y reviendra promis.

Comme Docteur K (mon gynéco, Dominique Farrugia version libanaise) n’a pas l’air inquiet et me dit que tout est à sa place, on patiente un peu, on y travaille dur.

 Quelques petits espoirs et grosses déceptions plus tard, avec Loulou on s’est dit qu’il faudrait peut être faire quelques examens. Et il pensait fortement que le souci venait de lui et comme son  frère a du avoir recours à une FIV.  On est donc allé voir Docteur D (notre médecin généraliste, un super médecin que même qu’il lui est interdit de prendre sa retraite, je l’attacherai à son fauteuil si il essaye !). Il a prescrit un spermogramme qui à la vue du résultat allait être le début d’une série d’examens.

La naissance du désir


Au commencement de notre vie de couple, j'avais 22 ans et lui 28. On fait partie de la génération où soit vous avez vos enfants hyper tôt, soit bien après 30 ans. Ma version officielle était le discours de la fille qui n’en veut pas avant 30 ans. Je n’étais pas plus attirée que cela par les gazouillis de bébé et du pet qui sent le petit pot et ayant vu passer la progéniture (nombreuse) de ma grande sœur (son ainé n’ayant pas tout à fait 7 ans d’écart avec moi), j’en venais même à penser que je faisais partie de la dernière catégorie : ceux qui n’auraient jamais d’enfant car ils n’en voulaient pas. Chose que même aujourd’hui je peux concevoir et comprendre. Mais qui n’est plus mon cas. 

Dame Nature ne m’ayant pas offert les attributs féeriques dont je rêve encore aujourd’hui, je fus une petite fille ronde, une adolescente grosse, une jeune femme dont l’IMC l’a classa en « obésité morbide ». En 2007, quelques changements s’opérèrent de ce coté là avec la pose d’un anneau gastrique, mon précieux anneau (mais non je ne ressemble quand même pas à Gollum). Non sans conséquence, bon évidemment une perte de poids, mais aussi quelques complications qui ont fait que j'ai arrêté de prendre la pilule. Et quelques temps plus tard avec 40kgs en moins, la nouvelle « moi » était née. Nettement mieux dans sa tête, presque épanouie, beaucoup moins mal dans sa peau quoi (faut pas trop en demander non plus). Je me revois fière de dire à mon Loulou que j’étais prête à lui donner enfin le petit alien qu’il voulait depuis si longtemps. J’en étais même venue à trouver touchant tout ce qui ressemblait à un bébé et il n'y avait plus seulement les animaux qui me faisaient fondre... Il fallait donc s'y mettre !!