Lorsque débute les examens pour déterminer si il y a un réel problème de fertilité dans un couple, il faut se préparer à tout. Evidemment internet et moi entretenons toujours cette fabuleuse relation même après l’échec cuisant des « signes de grossesse ». J’ai ainsi appris que dans 30% des cas l’infertilité serait masculine, 40% féminine, 15% des deux et le reste serait donc de cause inexpliquée.
Je pense qu’il est nécessaire de pouvoir donner une raison au fait qu’on ne puisse pas concevoir, rester dans le flou, le brouillard cela doit être bien plus difficile à surmonter. Malheureusement on peut se retrouver dans les fatidiques 15%. L’autre souci rencontré est la difficulté pour un homme de se remettre en question. Pour la plupart virilité = fertilité et beaucoup n’envisageraient pas de faire des examens car mettre en cause leurs attributs est impossible.
Ce n’est pas le cas de mon homme. Il est donc allé vaillamment s’enfermer un matin dans une pièce du laboratoire d’analyses du coin avec son petit bocal et des vieux magazines très usés datant d’avant sa naissance... Rien de bien agréable je peux le croire.
Verdict dans la boite aux lettres quelques jours plus tard : présence de 0 spermatozoïde dans le prélèvement et entre autre FSH élevé. Le médecin nous a conseillé de ne pas s’inquiéter, le stress et certains facteurs psychologiques ayant pu avoir pour effet ce résultat.
Rendez vous est donc prit pour un autre spermogramme quelques semaines plus tard. Evidemment 0 spermatozoïde. Notre médecin nous explique donc qu’il s’agit d’azoospermie qui peut avoir plusieurs causes et il nous oriente vers un endocrinologue qui fera faire une série d’examens.
Il faut garder espoir, c’est ce que l’on se dit depuis le début…
Aujourd’hui, 5 mois se sont écoulés.
- L’analyse d’urine suivant le spermogramme prouve qu’il n’y a pas d’éjaculation rétrograde : le fait que le sperme redescende dans la vessie au lieu de passer par méat urétral.
- Le bilan hormonal n’a montré aucune piste que l’endocrinologue aurait pu suivre pour fournir un traitement.
- Aucune anomalie de l’hypophyse n’a été décelée lors de l’IRM.
- L’échographie n’a pas mis en évidence de canal bouché ni de présence de spermatozoïde dans les testicules.
- Le premier caryotype était normal concernant les chromosomes.
- La dernière prise de sang a montré un taux de prolactine très élevé.
- Un deuxième caryotype a été demandé avec comparaison de celui du frérot, puisque lui aussi a des soucis. Nous attendons le résultat.
A ce stade que penser ?
Chaque mois on espère tout de même, un miracle, parait que ca existe. Mais il n’arrive pas. Nous ne connaissons pas la cause de cette azoospermie et ne savons pas si un jour elle pourrait disparaitre car cela existe aussi. Nous le souhaitons, le plus rapidement possible mais l’endocrinologue nous a parlé des deux « vraies solutions » qu’il nous reste :
- L’adoption
- L’IAD : insémination artificielle par don de sperme
Nous choisirons l'adoption en dernier recours si nous en aurons encore le courage.
Mon homme est totalement d’accord pour l’IAD. Moi, j’ai longtemps bloqué, considérant qu’il ne serait pas son enfant alors qu’il lui ressemblera probablement plus qu’un enfant naturel. Lui qui en voulait un depuis bien plus longtemps que moi, lui qui fait rire tous les enfants qu’on croise, lui qui encaisse bien plus que moi.
Je sais qu’une IAD c’est la rencontre de deux gamètes et que le plus important c’est l’amour que l’on transmettra pendant 9 mois de grossesse qui en fera notre enfant. Mais le chemin qui nous attend me fait peur car il est encore très long, avec de nombreuses épreuves et peut être un échec au bout.